Conclave des têtes couronnées d’Afrique à Dahè dans la commune de Houéyogbé: Le CPATC créé
Conclave des têtes couronnées d’Afrique à Dahè dans la commune de Houéyogbé: Le CPATC créé
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Le Conseil panafricain des Autorités Traditionnelles et Coutumières (CPATC) a vu le jour, suite au conclave des têtes couronnées d’Afrique au Palais royal de Dahè, du 28 au 30 septembre 2014.  ‘‘Unité, Paix et Développement’’  est sa devise.

Après la cérémonie officielle d’ouverture qui a connu la présence d’une soixantaine de têtes couronnées venues du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Ghana, du Nigeria, du Cameroun, du Togo, de la République centrafricaine, du Mali et du Gabon, deux communications ont été présentées aux participants. La première, présentée par  Félix Iroko, ancien vice doyen de la Faculté des lettres, arts et sciences humaines de l’Université d’Abomey – Calavi, avait trait au Rôle de la Royauté auprès des exécutifs africains. La seconde présentée par le Professeur Léon Bio Bigou, Secrétaire Général de l’Université d’Abomey- Calavi, s’est appesantie sur ‘‘la Royauté dans les régimes républicains : quel rôle pour les autorités traditionnelles et coutumières d’Afrique à nos jours’’. C’était sous la férule de Dada Awiyan Kokpon Houdégbé, le roi de Dahè.

Pour  le professeur d’Histoire Félix Iroko, l’autorité traditionnelle qui constituait l’élite traditionnel jouissait dans un passé récent d’une légitimité traditionnelle et d’une légalité administrative. A cet effet, elle avait un rôle rassurant en ce sens qu’elle jouait très bien à la médiation au sein de la société africaine. Dans cette veine, il a indiqué que ce temps est révolu. L’image de marque de l’autorité traditionnelle est écornée du fait des influences extérieures et de la situation matérielle de certains rois qui sont obligés de quémander pour survivre. Conséquence ? Ils sont les proies faciles des politiques et de certains ‘’having’’ qui les  instrumentalisent à -qui- mieux- mieux. « On ne peut pas incarner l’autorité traditionnelle dans la misère et la pauvreté » a-t-il martelé.  « C’est une belle initiative. C’est un honneur pour le Bénin d’abriter une telle rencontre qui permettra de redorer le blason de la monarchie africaine dont le système de gestion fait école en Europe » a-t-il ajouté.

Le maître de conférences  des Universités Léon Bio Bigou a axé sa communication sur deux parties. Il a,  au prime abord projeté son regard sur les autorités traditionnelles et coutumières d’Afrique d’hier  et deuzio, l’Afrique d’aujourd’hui : les influences extérieures, les régimes politiques républicains et la place accordée aux autorités traditionnelles et coutumières. Dans cette optique, il a parlé de la bonne gouvernance de l’Afrique traditionnelle ;  les religions endogènes face à l’islamisation et à l’évangélisation du continent africain, la traite négrière, l’exploitation coloniale et le déclin des rois et chefs coutumiers ;  l’attitude des nouvelles élites suite aux indépendances des pays africains ;  le changement d’attitude amorcé depuis les années 80 avec la mise en contact des pouvoirs public et traditionnel et enfin,  l’urgence d’une prise de conscience de ces autorités face aux graves problèmes de gouvernance des Etats démocratiques modernes. Un exposé qui au fait a pour but de susciter et de lancer la réflexion profonde sur le devenir de l’Afrique face aux problèmes et conflits actuels d’une part et considérant que les structures traditionnelles constituent des forces neutres de dialogue et d’arbitrage, respectées et écoutées par les populations d’autre part. Il a pour finir souhaité que deux documents importants soient élaborés et adoptés. La déclaration de Dahè sur l’implication effective des rois et chefs traditionnels d’Afrique dans la prévention des frustrations et des conflits d’une part et le code de bonne conduite des rois et chefs traditionnels sur la sauvegarde des valeurs d’éthique et des intérêts des populations face à des pouvoirs publics africains essentiellement tournés vers la sauvegarde des intérêts des pays étrangers d’autre part.

A la clôture des assises, ces têtes couronnées n’ont pas tari d’éloges à l’endroit de sa majesté Dada Awiyan Kokpon Houdégbé qui a financé à lui tout seul ces journées de réflexion. Ils lui ont souhaité longue vie pour continuer cette tâche salvatrice de notoriété publique.

Pour sa part, le chef de terre a remercié ses hôtes pour avoir activement participé aux travaux qui se sont déroulés non sans peine. A en croire le président des Universités privées du Bénin, il ne vise absolument rien pour avoir presque tout vu dans la vie, mais, c’est sa manière à lui de témoigner sa gratitude à ces paires qui, sans l’avoir véritablement connu l’ont plébiscité lors de leur rencontre, le 28 Juin 2014, à Yaoundé au Cameroun,  pour conduire les travaux de leur Association commune,  ce nouveau ‘‘bébé’’ qui vient de naître et dont les statuts ont été amandés et adoptés par acclamation.

A signaler que Gustave Sonon, le président en charge des institutions a rehaussé de sa présence, cette cérémonie de clôture. Il a été félicité par Sa Majesté Kokpon Houdégbé pour tout ce qu’il fait depuis qu’il a été nommé pour revigorer la royauté qui a été bannie par la colonisation, découragée par les indépendances et maltraitée par les pouvoirs publics de certains Pays. Selon lui, si rien n’est fait pour assainir ce milieu, il arrivera un moment ou tout le monde sera roi surtout au Bénin.

Le ministre dans son expression a décerné un satisfecit aux organisateurs de cette rencontre et a indiqué que les têtes couronnées constituent des partenaires privilégiés pour le gouvernement béninois car elles constituent les derniers remparts. Le socle de toute société africaine. C’est ce qui justifie d’ailleurs son déplacement a-t-il martelé. Il s’est réjoui du fait que cette rencontre des têtes couronnées se soit déroulée dans un Palais Royal. Le Ministre Sonon  a enfin exhorté ces membres fondateurs du Conseil Panafricain des Autorités Traditionnelles et Coutumières (CPATC) au courage et à la détermination pour l’unité africaine. Reste à mentionner que cette rencontre s’est sanctionnée par  la déclaration de Dahè.

Bachirou ASSOUMA / Secrétariat du CPATC

http://latribunedelacapitale.com/culture/734-conclave-des-tetes-couronnees-d-afrique-a-dahe-dans-la-commune-de-houeyogbe-le-conseil-panafricain-des-autorites-traditionnelles-et-coutumieres-cpatc-cree.html